mardi 2 novembre 2010

La guerre sunnites/chiites prélude à la troisième guerre mondiale selon A. Sfeir

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« Le Liban est devenu le champ de bataille de la guerre des autres, nous assistons aujourd'hui à la troisième guerre mondiale, celle entre sunnites et chiites », a affirmé Antoine Sfeir qui a rappelé que le pays du Cèdre, aujourd'hui au cœur de cet affrontement religieux et communautaire, a toujours été un enjeu pour les puissances de la région. En retraçant les grandes lignes de la formation de « ces deux confessions profondément différentes », Antoine Sfeir a expliqué la montée en puissance de « l'arc chiite » s'étendant de Téhéran à Damas jusqu'au Sud-Liban. Le directeur des Cahiers de l'Orient a ensuite affirmé que la visite récente du dirigeant iranien Mahmoud Ahmadinejad au Liban est à messages multiples pour les acteurs régionaux « aux Iraniens eux-mêmes, à la Syrie, aux dirigeants sunnites et enfin aux puissances internationales présentes dans la région. L'Iran est bien devenu incontournable ». Et M. Sfeir de déplorer le fait que « nous assistons à un retour de la religion en tant que pouvoir et à la communautarisation de toute la région ».


Existe-t-il alors une solution pour sortir le Liban de cette crise interne et régionale ? Pour Antoine Sfeir, la réponse est claire : « La démocratie n'est pas la solution pour le Liban car sa richesse communautaire s'est retournée contre le pays lui-même. La république basée sur quatre socles fondamentaux que sont la citoyenneté, la solidarité, l'égalité et la laïcité, est la clé. La séparation de l'Église et de l'État a permis à la République française de devenir laïque. La laïcité empêche les dérives sectaires, elle est en grande partie la solution au problème libanais. » Une laïcité en laquelle une frange des jeunes du pays du Levant semblent de plus en plus se reconnaître au vu des nombreux mariages civils libanais célébrés sur l'île de Chypre.

En ce qui concerne l'action de la France au Liban, Antoine Sfeir a souligné que « la France ne se donne pas les moyens de consolider ses relations avec son seul bastion de la région. Par une reconquête de ses positions, la mobilisation de l'armée française et le développement des institutions culturelles à travers la francophonie, la France a les moyens d'être l'architecte de la sécurité au Liban ». La francophonie reste, selon le journaliste, essentielle à la formation et permettra de « créer des alliés loyaux et fidèles à la France ».

Et Antoine Sfeir de conclure qu'il faut surtout « des gens de conviction, et peut-être qu'à ce moment-là les choses changeront... ».

extrait tiré de l'Orient-le Jour du 1//2010

Voir aussi nos différentes analyses sur ce sujet (ci-dessous)

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