jeudi 27 janvier 2011

LE CHAUDRON MOYEN-ORIENTAL

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                           LE CHAUDRON MOYEN-ORIENTAL

Nos dirigeants ne voient jamais rien venir...

Le Perse joue au échecs... il y est excellent.

Le Perse sait égorger quelqu'un avec un morceau de coton... ça prend du temps, mais quand l'égorgé réalise c'est trop tard.

Au Liban, il eut fallu le jeune ambassadeur de France en Irak... et un du même acabit à Damas. Mais nos autistes au pouvoir n'ont rien vu venir du haut de leur arrogance d'occidentaux... et surtout leurs gesticulations ont valu pour Damas et Téhéran blanc seing pour perpétrer leur forfait. Quelqu'un qui, tel le roquet, aboie sans jamais mordre, perd rapidement toute crédibilité.

A moins, qu'en réalité, tout cela n'ait été qu'une sinistre farce dans un jeu de dupes américano-franco européen, avec pour réalité l'acceptation prévue de cette truanderie dont le peuple libanais va encore faire les frais.

Washington a, pour l'instant, besoin des sionistes dans la région... alors tant pis pour la paix, tant pis pour le Liban, tant pis pour les Palestiniens.

Prééminence syrienne et simple rôle d'appoint pour les Saoudiens au Levant

Pour les Saoudiens, la perte d'influence, progressive, sur le dossier palestinien, au profit de l'« outsider » iranien et du régime de Damas, s'accompagne désormais d'une marginalisation indéniable de leur autorité, même au Liban.

Plusieurs années auront été nécessaires pour que l'Arabie saoudite se rende compte de la signification profonde de l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais et sujet saoudien Rafic Hariri.

Avec l'échec de Saad Hariri et du clan du 14 Mars qu'il préside, et avec toutes sortes d'interventions régionales visant à combler l'impuissance saoudienne, le retour de l'influence syrienne au Liban est désormais acquis. Washington ramène son ambassadeur à Damas, Paris intensifie ses contacts avec le président Bachar el-Assad, le Qatar et la Turquie ne cessent de solliciter la Syrie.

Derrière la Syrie, et malgré certains espoirs en Occident, l'Iran demeure un allié franc et solide.

L'Irak aidant, la Syrie, en parfaite coordination avec l'Iran, a su montrer et ses capacités de nuisance et son potentiel stabilisateur. Cela couvre l'Irak donc, le Liban, la scène palestinienne, et des dossiers d'une extrême sensibilité aussi pour l'Occident, notamment le terrorisme islamique et les menaces pesant sur les intérêts occidentaux.

Pour les puissances occidentales, la Syrie et l'Arabie saoudite sont toutes deux des partenaires nécessaires dans la région, même si le régime baasiste syrien reste dans le giron iranien et même si le wahhabisme virulent s'avère intraitable.

Le projet du début des années 2000, qui misait sur un effondrement du régime alaouite syrien au profit d'un régime sunnite pro-saoudien à Damas, comme au Liban, est mort avec l'assassinat de Rafic Hariri.

Il est enterré maintenant avec le départ de Saad Hariri.

Divergences saoudiennes sur les politiques syro-libanaises

Le clan Hariri a de tout temps été lié au clan des Sudaïris, et au prince, devenu roi et maintenant disparu, Fahd Ben Abdulaziz. L'assassinat de Hariri s'est accompagné de la mort physique et puis politique de Fahd et de son clan, d'une radicalisation menaçante du conflit entre le régime syrien soutenu par Téhéran et la communauté arabe et internationale, et du départ du président Jacques Chirac fidèle appui du réseau saoudo-libanais.

L'héritier politique de Rafic Hariri, Saadeddin Hariri, se retrouve avec le prince Abdulaziz Ben Fahd Ben Abdulaziz, ministre d'État, comme principal soutien en Arabie saoudite, et a dû batailler pour se faire « accréditer » à nouveau par le clan Sudaïris et par le roi Abdullah Ben Abdulaziz comme relai de l'influence saoudienne au Liban.

Il a également bataillé pour se faire accepter par le président Nicolas Sarkozy, après le départ de Chirac.

Il s'est fait pratiquement humilié pour se faire recevoir par le président Bachar el-Assad à Damas. Par contre, il a fini par avoir un soutien franc de la part de l'administration américaine jusqu'à, littéralement, la dernière minute de sa présence au poste de Premier ministre.

Aujourd'hui, Hariri n'est plus PM et il risque de ne plus revenir au pouvoir avant quelque temps.

Ses relations avec le régime syrien sont au plus bas, et ses rapports avec des personnages clés du régime saoudien risquent d'être très fortement affectés par ses indélicatesses à leur égard : l'adjoint du ministre de l'intérieur le prince Mohammad Ben Nayef Ben Abdulaziz et le président de Kingdom Holding le prince al-Walid Ben Talal Ben Abdulaziz notamment. Son image est très affectée, en dépit du réflexe clanique et communautaire au Liban, et il aura le plus grand mal pour remonter la pente au cours des prochaines années. La mise saoudienne n'était pas réussie.

Cela se traduira forcément par un quasi-monopole syrien sur les affaires libanaises, et par une compétition encore plus intense entre les princes saoudiens sur la gestion du dossier libanais. Le retour de l'influence syrienne, avec une certaine bienveillance occidentale, profite aussi, il faut le dire, de cette compétition au sein de la famille royale saoudienne, attisée, elle-même, par l'affaiblissement physique du roi Abdullah.

Le prince Abdulaziz Ben Abdullah Ben Abdulaziz, fils et conseiller du roi chargé du dossier syro-libanais, se retrouve aujourd'hui sous pression, avec le retour aux affaires du SG du Conseil pour la sécurité nationale le prince Bandar Ben Sultan Ben Abdulaziz et l'irritation excessive du ministre des affaires étrangères le prince Saoud el-Fayçal qui s'apprêterait d'ailleurs à passer la main (aux AE) au prince Bandar.

A Riyad, les réseaux princiers se repositionnent en vue d'anticiper le départ du roi Abdullah et du prince héritier Sultan.

Cela affecte très directement les politiques extérieures du royaume, y compris au Levant et donc au Liban. Tout cela ne profitera, in fine, qu'aux Syriens.

Liban / Décideurs : Saad Hariri fait ses excuses à M. Ben Nayef et à al-Walid Ben Talal

Après les révélations compromettantes pour le PM sortant Saad Hariri, sur ses critiques à l'égard de plusieurs personnalités politiques et médiatiques libanaises et arabes dont les princes saoudiens Mohammad Ben Nayef Ben Abdulaziz et al-Walid Ben Talal Ben Abdulaziz : « Pour Hariri, Assef Chawkat et Mohammad Ben Nayef se valent: des bouchers ! »), Hariri est entré en contact avec certaines de ces personnalités afin de s'excuser directement auprès d'elles.

L'adjoint du ministre saoudien de l'intérieur pour les affaires de sécurité le prince Mohammad Ben Nayef Ben Abdulaziz n'a pas voulu répondre aux appels téléphoniques de Saad Hariri, comme l'affirmait le 19/01 le quotidien Assafir, ce qui a contraint le PM libanais sortant à publier un communiqué dans lequel il insiste sur ses bonnes relations avec le prince saoudien.
JPB

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