samedi 2 juin 2012

France-Liban: L'Election législative française 2012 et le Liban

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L’élection législative française 2012 et le Liban :

« On n’emporte pas sa Patrie à la semelle de ses souliers » a pu dire Danton. Mais dans un monde globalisé, la formule a perdu de son actualité.
En 2012, environ deux millions de Français vivent et travaillent à l’étranger.
Londres est la deuxième grande ville française par exemple et dans la « Silicon Valley » travaillent environ 100 000 Français.
Ils sont expatriés, cadres d’entreprises internationales, entrepreneurs, commerçants ou plus simplement binationaux, par mariage ou par la naissance.
Le Président Nicolas Sarkozy a voulu que la voix de ces Français puisse être entendue à l’Assemblée Nationale.
C’est une réforme importante et positive.
Pour la première fois, lors des actuelles élections législatives, les Français de l’étranger sont appelés à élire dix députés au même titre et selon les mêmes modalités que les électeurs du Pas de Calais ou des Hautes Pyrénées.
Il faut d’abord saluer cette avancée démocratique, intéressante à double titre :
Pour les Français de l’étranger eux-mêmes, bien entendu, qui vont pouvoir faire entendre leurs problèmes spécifiques en termes de scolarité des enfants, de droits à la retraite, de fiscalité etc.
Mais tout aussi, et de façon plus subtile, en terme de lien, de trait d’union, entre leur pays de résidence et la France.
La dixième circonscription électorale des Français de l’étranger regroupe une bonne moitié de l’Afrique et l’ensemble d’un Proche Orient élargi dont le Liban.
Au plan français, le scrutin en cours promet d’être serré, chaque voix comptera et la future majorité se jouera, sauf surprise importante, à quelques sièges près.
Dans ce contexte, le Liban, avec ses 22 000 Français, essentiellement binationaux, avec une communauté franco-libanaise largement représentée en Afrique est un pays important.
Tous les partis politiques français ont donc des candidats pour les représenter dans cette élection.
Le plus connu de ces candidats de la dixième circonscription est Alain Marsaud qui a obtenu l’investiture de l’UMP.
C’est un ancien magistrat, chef du service central de lutte antiterroriste au Parquet de Paris, avant d’avoir entamé une carrière politique : il est député depuis 2002.
Un homme d’expérience donc, un humaniste, mais aussi un diplomate rompu aux subtilités moyen orientales et à celles non moins subtiles des couloirs du Palais Bourbon.

C’est une élection française mais c’est aussi une élection importante pour le Liban en tant que Nation, et tous les responsables politiques libanais, tous les représentants confessionnels, ne s’y sont pas trompés, qui lui ont réservé, sans aucune exception, un accueil chaleureux.
Récemment encore, recevant à Paris Alain Marsaud, la présidente de son Comité de soutien français, madame Ijab Khoury, Maire adjointe UMP du seizième arrondissement de Paris, soulignait l’importance de cette candidature pour l’ensemble de la communauté des citoyens français d’origine libanaise de France, et du Liban.
La présence d’ailleurs, à titre personnel, de responsables de tous les partis politiques et associations culturelles et professionnelles libanais en France à cette réunion parisienne a été remarquée.
Dans sa réponse, Alain Marsaud n’a pas manqué de souligner l’importance qu’a, à ses yeux, la nécessité de n’exclure personne, la nécessité de rassembler tous les courants de pensée libanais dans un contexte aussi incertain, et même potentiellement dangereux, qui est celui actuel du Moyen Orient.
Le Professeur Bernard Debré, président d’honneur de son comité de soutien, et Claude Goasguen, tous deux députés eux-mêmes en campagne, sont venus saluer Alain Marsaud à cette occasion et rappeler les liens multiséculaires  d’amitié entre la France et le Liban.
Cette première élection de représentants des Français de l’étranger est significative :
Elle montre que dans un monde globalisé plus aucune représentation démocratique ne peut faire l’économie de la prise en compte de deux réalités citoyennes distinctes.
La première c’est qu’à l’heure des médias, du portable, d’internet, de la télévision satellitaire, du transport aérien, les liens de tous avec tous se sont singulièrement resserrés et qu’en définitive cette élection n’est pas autre chose que la constatation d’une forme d’universalité.
La deuxième c’est qu’en même temps, dans cette universalité, il s’agit de prendre en compte une élection nationale française avec ses caractéristiques traditionnelles, républicaines, démocratiques, sociales et laïques.
Finalement c’est peut être aussi cela, le message universel de la France.
Jean Marie Saugey

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