mardi 29 mai 2012
Le profiling de Hollande et l’impact sur l’Afrique
Durant de longues années, le profiling de dirigeants est resté l’apanage des services de
renseignement d’Etat. Exceptionnellement, pour Les Afriques, les analystes de Knowdys dévoilent
le mini profiling de François Hollande et Nicolas Sarkozy, les deux candidats arrivés au second tour
de l’élection présidentielle française. Objectif : anticiper les futures relations de la France avec
l’Afrique.
Délivrer l’authentique profiling de personnalités politiques est un exercice délicat. Car les politiques
sont semblables à des acteurs de cinéma. Ils jouent un rôle. A force de calculs, d’entrainement et
de corrections, les deux candidats du second tour de la présidentielle française ont « travaillé »
divers aspects de leur personnalité pour atteindre leurs objectifs. Physiquement : la voix, le poids,
la gestuelle, etc. Mentalement : la persuasion, le courage, la pugnacité, etc. Le décryptage qui suit
ignore volontairement l’entourage des candidats pour se consacrer uniquement aux principaux traits
de leur personnalité susceptibles d’avoir un impact sur les futures relations franco-africaines.
Hollande sera directif en cas de crise portant atteinte aux intérêts français en Afrique
François Gérard Georges Hollande est né à Rouen le 12 août 1954 à minuit dix d’un père médecin
ORL et d’une mère assistante sociale. Son père était catholique et proche de l’extrême droite alors
que sa mère était de gauche. De cette situation familiale, le candidat socialiste a tiré une capacité
d’adaptation absolument remarquable qui plaira certainement aux dirigeants africains, s’il est élu.
Les profilers de Knowdys précisent cependant qu’en cas de crise touchant les intérêts français en
Afrique, il faudra s’attendre à un Hollande directif, voire autoritaire, qui voudra dicter ses volontés à
ses partenaires africains en y mettant les formes, certes, mais en tenant fermement à être suivi.
Le rapport de Sarkozy à l’Afrique n’est pas étranger aux humiliations qu’il a vécues
Nicolas Paul Stéphane Sarkozy de Nagy-Bocsa est né le 28 janvier 1955 à Paris. Il a connu une enfance
plutôt aisée, mais douloureuse, car marquée par l’insécurité et l’humiliation. L’insécurité de Sarkozy
vient du divorce de ses parents. Son père parti, sa mère lui manque car elle travaille beaucoup.
Depuis cette époque, il a peur qu’on l’abandonne. Son humiliation vient de l’écrasement qu’il connait
face à ses camarades de classe qu’ils trouvent plus riches et « branchés » que lui. Tout petit, il veut
devenir président pour compenser ses traumatismes. Les profilers de Knowdys estiment - fortement -
que son rapport à l’Afrique n’est pas étranger aux humiliations qu’il a vécues dans son enfance.
C’est un « lion pacifique, superbe et généreux ». Mais attention ! Pour ce pragmatique, les individus
sont des pions sur un échiquier qu’il manœuvre pour atteindre ses objectifs. Les profilers de knowdys
notent que cet être passionné a besoin d’être rassuré en permanence, de se prouver à lui-même
et aux autres qu’il est puissant malgré les apparences... On peut prendre son caractère introverti
et réservé pour de la fierté. A tort. Il est surtout prudent et pudique. L’une de ses plus importantes
failles est qu’il peut être pris par les sentiments. S’il entre à l’Elysée, les dirigeants africains
creuseront naturellement ce sillon, sachant que Hollande agit avec sincérité et idéalisme.
C’est un être émotif qui masque sa sensibilité sous des dehors froids. Il est traversé par des épisodes
de paranoïa, et ses accès de colère sont aussi surprenants que terrifiants. Paradoxalement, c’est un
cérébral qui réagit aux sentiments. Les profilers de Knowdys notent qu’il est toujours en avance sur
son temps, plus intéressé par les projets que par leur réalisation. Il a une aversion marquée pour les
contraintes et les sentiers battus d’où ses va-et-vient avec la « Françafrique ». C’est un travailleur
acharné, guetté par le surmenage. Durant les cinq dernières années, les insomnies lui ont permis de
s’informer sur une somme incroyable de dossiers, à la surprise de ses interlocuteurs.
Son score de domination est extrêmement bas par rapport à la moyenne des présidentiables : 7
contre 21 pour son adversaire de droite. Ce détail est une excellente nouvelle pour les dirigeants
africains francophones qui rêvent de traiter enfin avec un président français d’égal à égal, de manière
consensuelle et pacifique. Le candidat socialiste a besoin de se faire aimer et fera tout pour plaire
à ses homologues africains. Mais attention, l’extraverti qu’est l’ancien maire de Tulle est un fin
stratège qui, sous son aspect sympathique, voire naïf, cache une détermination sans faille. S’il est élu,
les relations entre l’Afrique et la France pourraient connaître un remake du discours de la Baule.
L’instinct de domination est très présent chez le candidat sortant, ce qui gêne profondément les
dirigeants africains dont beaucoup ont souvent le sentiment de recevoir des ordres. Lorsqu’il en a les
moyens, Nicolas Sarkozy aime intimider son interlocuteur, « marcher » sur l’adversaire, pour prouver
sa supériorité. La perception quelque peu négative qu’il a de lui-même et l’instabilité émotionnelle
qui le caractérise le poussent systématiquement à monter au filet pour renvoyer tout ce qui s’oppose
à lui. S’il est réélu, de nombreux dirigeants d’Afrique francophone continueront à faire profil bas.
Toujours bien campé sur ses deux jambes, François Hollande renvoie l’image d’un être sympathique
et authentique. Les analystes de Knowdys traduisent cette posture par : « regardez, je n’ai rien à
dissimuler… » L’habitude qu’il a de garder les doigts écartés renvoie l’image d’un homme qui a le
sens de la mesure, de la nuance et du compromis. Ses lunettes, qu’il a souvent tendance à encadrer
des deux mains, lui servent à la fois de rempart et de longue vue. Rempart face aux concurrents de
la France en Afrique (Chine, Etats-Unis, Inde et Brésil en particulier) ; longue vue pour explorer une
nouvelle relation avec ce continent, dépouillée des « miasmes de la Françafrique», selon ses mots.
Debout, Nicolas Sarkozy a souvent eu l’index droit encré dans sa main gauche au cours de la dernière
année de son mandat. Or ce doigt est le siège symbolique de la maîtrise de soi. Répété de manière
inconsciente, l’ancrage de l’index droit trahit les difficultés du président sortant à s’affirmer dans
l’Hexagone comme à l’international. Le geste de ses mains jointes, touchant ses lèvres, est interprété
par les analystes de Knowdys comme un appel à l’aide : « mes amis, aidez-moi, j’ai besoin de vous ! »
finit-il par dire. Sa main ouverte, paume en avant, est celle d’un séducteur de masse. Ses doigts collés
trahissent néanmoins une politique rigide et faite de préjugés vis-à-vis de l’Afrique notamment.
Bien que François Hollande ait les faveurs de plusieurs dirigeants africains francophones, il n’est pas
certain qu’il fasse totalement leurs affaires s’il est élu. C’est un homme doté d’un grand sens moral.
Attachant, bien que peu démonstratif, il choisit ses amis et choisira ceux de la France en fonction de
ses critères, s’il est élu. Les analystes de Knowdys relèvent que Hollande est un être patient, voire
lent, mais coriace et persévérant. Si les Français lui en donnent mandat, il saura défendre l’Afrique
partout où il sera question d’équilibre dans les relations entre ce continent et le reste du monde.
Comme de nombreux dirigeants africains, il n’est pas dépourvu d’ésotérisme et de mystique.
Sous ses airs charmeur et communicateur, Sarkozy est un être profondément inquiet. Dynamique
et volontaire, il est fortement impliqué dans ses ambitions. Son profil est taillé pour les professions
libérales et avant-gardistes, d’où les écarts de ses premiers mois de présidence. Les analystes de
knowdys soulignent qu’il est extrêmement mal à l’aise dans le rôle d’exécutant. Il a toujours voulu
commander. C’est un « winner » qui croit à sa bonne étoile. Son caractère critique, voire caustique,
déplaît à de nombreux dirigeants africains dont la plupart le trouvent plutôt « agressif ». Même s’il
peine à convaincre les Africains depuis Dakar, Sarkozy garde une remarquable force de persuasion.
Malgré leurs différences de caractères, de talents et de styles, François Hollande et Nicolas Sarkozy
sont incontestablement deux hommes d’Etat de grande qualité. Deux acteurs dont les jeux de rôle
sur la scène politique ont quelques dénominateurs communs. Au sujet de l’Afrique notamment, ils
partagent deux idées fortes. Devant l’exacerbation de la concurrence dans l’ordre international, l’un
et l’autre sont profondément habités du sentiment de devoir défendre les intérêts de la France en
Afrique quel-que-soit-le-prix-à-payer. A l’instar de l’Américain Barack Obama, François Hollande et
Nicolas Sarkozy sont aussi intimement persuadés que l’Afrique sera ce que les Africains en feront.
Au cours des 10 dernières années, le profiling s’est considérablement développé pour investir la
sphère de l’entreprise. Le recours à cette expertise permet aux décideurs de haut niveau d’identifier
les véritables forces et faiblesses de leurs alliés ou de leurs concurrents ; et ainsi de préparer
efficacement leurs opérations (négociations, fusions, acquisitions, etc.) en anticipant les réactions de
leur(s) cible(s). Parce que le profiling innovant de Knowdys repose sur le principe que « le dirigeant
est un être en situation », l’agence va au-delà des portraits statiques. Il cartographie l’environnement
des décideurs, mesure l’épaisseur de leurs hommes d’influence, et scénarise les stress tests auxquels
ils pourraient être confrontés, de manière à prévoir leurs attitudes face aux crises possibles.
Guy Gweth est expert-consultant en intelligence économique et stratégique chez Knowdys. Il est
diplômé de l’Ecole de guerre économique de Paris, du Centre d’études diplomatiques et stratégiques
de Paris, et de l’Institut international de communication de Paris.
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Analyse très intéressante, cependant j'ai le très net sentiment que l'on a évité de révéler un trait pourtant évident de l'individu Sarkozy: La fourberie qui le caractérise singulièrement, alliée à une certaine férocité malsaine (pendre son ennemi à un crochet de boucher! ect.) Les gesticulations entreprises envers les ouvriers en détresse de perte d'emploi ne suffisent-elles pas amplement à éliminer ce personnage de la mouvance humaniste dont il se réclame, réservant ses bons services et sentiments "sincères" aux pontes lamentables du capitalisme dévoyé? Un "Diplôme de guerre économique" exclurait-il le bon sens naturel d'observation à un expert qui semble s'en prévaloir? ... Moi, ignare, je pose la question, ayant en sainte horreur ronds de jambes et langue de bois!
RépondreSupprimerCher Monsieur,
RépondreSupprimerMerci pour votre commentaire !
Votre remarque a le mérite de souligner les insuffisances de notre analyse et d’encourager à aller plus loin dans l’investigation.
Je vous rappelle cependant que ce décryptage été exclusivement réalisé sous le prisme des relations entre la France et l’Afrique.
Combler les insuffisances que vous avez soulignées aurait-il permis une meilleure lecture des futures relations franco-africaines ?
A vous d’y répondre et d’argumenter !
Gweth