jeudi 1 décembre 2011

Relations SYRIE-TURQUIE (ancien sujet de discorde:petit aperçu historique)

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Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a annoncé, mercredi matin,une série de sanctions contre la Syrie afin de protester contre la 
poursuite de la répression du mouvement de contestation contre le président 
Bachar el-Assad. 
La Turquie va ainsi suspendre sa coopération stratégique avec Damas et 
bloquer toute livraison d'armes à la Syrie. 
Les avoirs syriens en Turquie vont être gelés, de même que les relations avec 
la Banque centrale de Syrie, et les crédits turcs destinés à la Syrie sont 
interrompus,a-t-il expliqué. 
"Tant qu'un gouvernement légitime, en paix avec la population du pays, ne 
sera pas en fonction en Syrie, le mécanisme de la coopération stratégique de 
haut niveau sera suspendu", a dit le ministre en ajoutant que le régime syrien était "dans une impasse". 
Les sanctions turques font suite à celles annoncées dimanche par la Ligue 
arabe à l'encontre de la Syrie. 
Ahmet Davutoglu s'était rendu en personne à une rencontre des ministres des Affaires étrangères de l'organisation panarabe le week-end dernier au Caire. 
D'ores et déjà, la compagnie de raffinage pétrolier turque Tupras a mis un 
terme à un contrat d'achat avec la compagnie nationale de pétrole syrienne 
Sytrol, écrit, mercredi, le journal turc Haberturk, qui cite le P-DG de Tupras, Yavuz Erkut. 
Le contrat, qui était en vigueur depuis 1995, a été rompu au début du mois de
novembre, ajoute le journal. 

Certes, mais je ne sache pas que le régime Turc traite mieux sa part 
importante de la population Kurde à qui le traité de Sèvres donnait un état et un accès à la mer...
Il est vraisemblable que si la Syrie éclate de nouveaux mouvements de 
frontière auront lieu, un peu comme pour le Sandjak d'Alexandrette dont 
historique ci-dessous.

Mandat de Syrie
Après 1918, le Sandjak est rattaché à la Syrie sous mandat français et devient
autonome en 1920. Sa population est alors divisée entre turcophones (un tiers
environ) et arabophones, avec des minorités arméniennes, grecques, kurdes,
tcherkesses et juives. Les Arabophones sont majoritairement alaouites 
(musulmans) à 65 %, mais aussi sunnites (20 %) et chrétiens orthodoxes (15 %). Cette population, paisible avant la Première Guerre mondiale[réf. nécessaire], se divise sous le mandat français entre autonomistes pro-syriens, 
kémalistes partisans du rattachement à la Turquie, et indépendantistes. Ces clivages politiques se doublent d'une opposition sociale : les autonomistes sont surtout les grands propriétaires fonciers, les kémalistes la jeunesse et les 
classes moyennes. Les indépendantistes sont surtout chrétiens et juifs.
À partir de 1925, le territoire fait partie de l'État d'Alep et entre dans l'État
syrien avec un statut spécial : il faisait partie des territoires de la République
syrienne sous mandat français et jouissait d'un régime autonome au point de 
vue administratif et financier. En tant que territoire de la République syrienne, le Sandjak participait aux élections législatives et ses députés siégeaient à la chambre syrienne de Damas. Quelques-uns de ces députés firent même partie de certains cabinets syriens en qualité de ministres de l'économie. 
En novembre 1937 toutefois, Paris, qui tente un apaisement avec la
Turquie, sépare le sandjak de la Syrie.
Dès 1936 en effet, la Turquie avait fait savoir qu'elle n'accepterait pas que ce
territoire où vit une importante minorité turque passe sous le contrôle d'un 
État syrien indépendant. Les affrontements se multiplient entre les deux partis, et la Turquie encourage l'installation de Turcs dans la région. Les élections du 20 mai 1937 montrent à la SDN que 47 pour cent des électeurs sont Turcs. 
Dès lors, par divers stratagèmes Ankara s'emploie à faire monter ce 
pourcentage à 55 pour cent,notamment par l'intimidation des électeurs 
adverses et un afflux de population turque.
En septembre 1938, avec l'accord de la France (dirigée par une majorité
parlementaire issue du Front populaire de 1936) et en sous-main de la
Grande-Bretagne, la province change de nom et devient la République du HatayEn effet les deux grandes puissances veulent ménager la susceptibilité de la 
Turquie,clef de voûte de la politique régionale, voire en faire un allié en cas de conflit
avec l'Allemagne hitlérienne. Les Turcs y sont désormais majoritaires, ils
contrôlent les principaux leviers du pouvoir et le parlement de la République du
Hatay vote son rattachement à la Turquie. C'est chose faite le 23 juin 1939.
Celle-ci récupère un territoire de près de 4 700 km², peuplé d'environ 200 000
habitants. Alexandrette prend le nom d'Iskenderun.
En conséquence, 15 000 Arméniens (ne restent que les Arméniens du village deVakif) ainsi que de nombreux autres chrétiens, tant Arabes qu'Assyriens ou 
Grecs, prennent le chemin de l'exil, laissant derrière eux tout ce qu'ils 
possédaient. La troupe française escorte les convois de réfugiés sans toutefoisleur porter assistance. 
La Turquie attend février 1945 pour déclarer la guerre à l'Allemagne après s'en être tenue à une stricte neutralité pendant toute la durée du conflit.
Sujet de discorde turco-syrien.
De nos jours le Sandjak d'Alexandrette est toujours un sujet de discorde entre la Turquie et la Syrie. Celle-ci considère que cette région lui a été volée, et des
cartes la figurent encore comme faisant partie de la Syrie.
Ce conflit diplomatique s'est élargi au monde arabe : en 1985, l'Arabie 
saoudite décide de ne pas attribuer de visa aux personnes nées dans le Hatay.
En 1989, un avion du service topographique turc volant au-dessus du Hatay estabattu par les forces syriennes, acte suivi de déclarations martiales de chaque côté.
Ce litige qui resurgit régulièrement entre la Syrie et la Turquie est attisé par le
fait que les Alaouites (la moitié des 25 % d'arabophones du Hatay, soit 12% 
de la population actuelle) sont une minorité pauvre et méprisée au Hatay, 
alors que les dirigeants syriens actuels sont issus de cette minorité. Il est 
renforcé par le conflit sur l'utilisation des eaux des fleuves Oronte et Euphrate,qui coulent en Syrie et en Turquie.
JPB pour Diplogeostrategies

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