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samedi 28 février 2015
Haïti : Un entretien avec Onel Maignan, premier secrétaire du Parti ouvrier socialiste haïtien (POS), Candidat à la Présidence de Haïti, Ancien du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques de Paris
Haïti : Paix ! Démocratie !
Repères
Comment Haïti a fondé la première république noire au monde, en 1804
L’indépendance d’Haïti a été conquise le 1er janvier 1804. Une authentique république au service du peuple haïtien fut alors constituée. Le principal acteur de cette révolution fut Jean-Jacques Dessalines, qui avait pris la direction de la guerre d’indépendance après l’arrestation de Toussaint Louverture en 1802.
La république et la souveraineté d’Haïti ont été foulées aux pieds par deux siècles d’occupations et de dictatures
Depuis son indépendance, les puissances esclavagistes se sont coalisées pour mettre Haïti en quarantaine. Elles ont également utilisé des forces organisées à l’intérieur du jeune Etat pour comploter contre lui, avec par exemple l’assassinat par les mulâtres de Jean-Jacques Dessalines le 17 octobre 1806, deux ans seulement après la proclamation de la république. A partir de cette date jusqu’à aujourd’hui, l’Etat haïtien a connu une instabilité chronique, entrecoupée de périodes un peu moins chaotiques. Lorsqu’une dictature s’installe, celle de Duvalier comme tant d’autres, une certaine stabilité est alors instaurée pour les couches dominantes, pour une élite, mais avec comme conséquence, le bâillonnement du peuple, l’absence totale de liberté et une répression sanglante.
Trente années de dictature de François Duvalier, de 1957 à 1986.
La dictature Duvalier soutenue par les Etats-Unis a été l’une des plus féroces qu’ait connues Haïti dans son histoire. Cela a été la répression systématique, les exactions des « tontons macoutes », milices sanguinaires aux ordres du dictateur. Cela a été l’exil forcé des cadres haïtiens et des militants à l’étranger, l’exclusion du peuple de tous droits, même les plus élémentaires. Le nombre de morts entraînés par cette dictature sanguinaire est inimaginable.
Haïti est considéré aujourd’hui comme l’un des pays les plus pauvres au monde, alors qu’il y a deux siècles, on l’appelait la « perle des Antilles ». Comment cela est-il possible ?
Tout d’abord, je tiens à remercier Informations ouvrières de m’avoir donné l’opportunité d’exposer mon point de vue et celui de mon parti sur la situation de mon pays.
Nous autres, du Parti ouvrier socialiste haïtien, sommes opposés à ce vocable selon lequel Haïti serait un des « pays les plus pauvres » au monde… comme si c’était une fatalité !
Les ressources de notre pays ont été pillées par des régimes corrompus avec la complicité des puissances esclavagistes. On sait très bien que ce sont les plans d’ajustement structurel successifs mis au point par la Banque mondiale et le FMI, y compris sous le régime d’Aristide, qui ont dévasté notre pays. C’est le dernier de ces plans qui a privatisé les télécoms, le ciment, la minoterie, l’usine sucrière…, et qui a mis 52 000 travailleurs au bord du chemin. Voilà un des désastres organisé par le régime d’Aristide.
Sur le plan sanitaire, rien n’a été fait sous le régime d’Aristide, les aides ayant été détournées par le régime pour rejoindre les coffres de banques en Suisse, au Luxembourg, etc. Aujourd’hui, 95 % de la population haïtienne est au chômage ou n’a pas un vrai travail, le reste étant dans l’économie informelle. Haïti, qui a 9 millions d’habitants, est un pays en faillite, nous sommes dans un état de déliquescence absolue.
Quel point de vue portes-tu sur l’ancien président Aristide et son action ?
Pour moi, il y a deux Aristide. Il y a le Jean-Bertrand Aristide que j’ai soutenu, celui de 1990, quand le peuple haïtien l’a emmené triomphalement au pouvoir. Cet Aristide-là était pour moi un révolutionnaire au service du peuple et de la nation haïtienne tout entière. Le second Aristide, c’est celui qui est devenu le fils spirituel de l’impérialisme américain. Et cet Aristide-là a commis les mêmes exactions que le régime de Duvalier. Par exemple, les détournements de fonds, les assassinats, plus particulièrement d’étudiants, les exécutions sommaires, etc. Cet Aristide-là au service des Américains a perdu la confiance du peuple.
A quel moment s’est constitué le parti dont tu es le secrétaire, le POS ?
Notre parti a existé bien avant la fin de la dictature. Pour ma part, j’ai commencé à militer contre le régime de Duvalier dès l’âge de
10 ans. Mes parents étaient dans l’opposition à ce régime, et c’est avec eux que j’ai appris ce qu’était vraiment une dictature. A ce moment-là, sous ce régime atroce, nous faisions un militantisme clandestin, d’appartement. Après à la chute de Duvalier, quand nous avons pu retrouver une certaine liberté d’expression, nous avons pu faire connaître nos positions comme parti révolutionnaire, parti que nous sommes et que nous resterons. L’acte de naissance du parti est 1996. Un groupe d’étudiants et d’ouvriers haïtiens vivant en France a décidé de jeter les bases d’un grand parti, qui s’est appelé dans un premier temps Mouvement du renouveau d’Haïti, et, depuis juin 2006, le parti a une autre appellation, qui est Parti ouvrier socialiste haïtien (POS). Celui-ci est un parti ancré dans le mouvement ouvrier et paysan haïtien. Il se reconnaît dans toute l’histoire du mouvement ouvrier et révolutionnaire de notre pays, mais aussi dans celui des pays d’Europe.
Quel est le programme du POS ? Nous revendiquons un changement fondamental pour le peuple haïtien en matière de démocratie, nous voulons un Etat au service exclusif du peuple. Nous luttons contre toute forme de domination intérieure comme extérieure, contre toute occupation étrangère. Nous sommes donc pour le départ des forces de la Minustah (forces de l’ONU). Pour le rétablissement d’une véritable démocratie, nous nous prononçons pour la convocation d’une
Assemblée constituante, dont le peuple haïtien lui-même définira le contenu social et politique, qui établira les moyens d’une stabilité et de la lutte contre la pauvreté pour un réel développement du pays.
Nous sommes partisans de la lutte des classes, pour donner au peuple tous les moyens pour l’expropriation des grandes domaines privés existants.
Quelle est l’appréciation que tu portes sur les développements politiques en Amérique latine, en Bolivie et au Venezuela notamment, où des gouvernements et des peuples exigent que les richesses naturelles reviennent à leurs peuples et à eux seuls ?
Nous suivons ces événements avec beaucoup d’intérêt, parce que, en quelque sorte, ce sont aussi nos voisins. Nous apportons notre total appui à ces grands changements qui sont en train de s’opérer dans ces deux pays.
Quel est ton point de vue sur l’initiative en cours de préparation, celle d’une conférence caribéenne pour le retrait des troupes étrangères d’Haïti et pour la souveraineté de ce pays ?
Haïti doit retrouver sa souveraineté absolue de toute urgence. Comme parti, nous sommes entrain de mener une campagne nationale pour cela dans le pays. Haïti est un pays qui, comme tout autre, doit être libre, il doit retrouver sa souveraineté. Avec l’ Entente internationale, c’est par le regroupement de nos initiatives et de nos forces respectives que nous pourrons réellement changer la situation dans mon pays. La conférence que nous projetons dans la Caraïbe a cet objectif. Le POS attend de l’ Entente un appui solidaire et nous devons nous rassembler dans ce combat commun pour aider le peuple haïtien jusqu’à la victoire finale.
lundi 3 novembre 2014
Des Armes Chimiques aux mains de l'Etat Islamique!
Mosul
Kirkuk
Locations wherechemical munitionswere found
SYRIA
Tikrit
Compound Spider
Areas under full
control of the Islamic State as of September
Balad
Al Muthanna
Baquba
Camp Taji
Falluja
Baghdad
SYRIAN
DESERT
IRAN
IRAQ
Najaf
Amara
Sources: Wikileaks and reporting by the New York Times (chemical munition locations); Institute for the Study of War (Islamic State area of control)
Nasiriya
Basra
SAUDI ARABIA
KUWAIT
source:New York Times
http://www.nytimes.com/interactive/2014/10/14/world/middleeast/us-casualties-of-iraq-chemical-weapons.html?hp&action=click&pgtype=Homepage&version=Banner&module=span-ab-top-region®ion=top-news&WT.nav=top-news&_r=0
mercredi 16 avril 2014
Liban: Le Programme du Candidat Samir Geagea à la Présidence de la République
Libanaises, Libanais ...
J'ai l'honneur de m'adresser à vous aujourd'hui en tant que candidat à la présidence de la République dans ces circonstances difficiles que traversent le Liban et la région. Je pose ma candidature à un moment où la présidence retrouve son lustre d'antan et restaure son prestige grâce aux honorables prises de position de l'actuel président, le général Michel Sleiman, étant donné que l'ère de la tutelle avait anéanti, marginalisé et réduit le rôle de la présidence pendant plus d'un quart de siècle.
Chers Libanais ...
Je m'adresse à vous, plein de confiance que la présidence après l'Accord de Taëf est encore dotée de pouvoirs considérables. Aussi peut-elle jouer un rôle pivot en orientant la vie politique libanaise dans la bonne voie nationale, si tant est qu'elle est assumée par un président choisi par les Libanais, par le biais de leurs représentants.
La marginalisation qu'a subie la présidence du fait de la tutelle ne reflète pas son vrai statut constitutionnel, juridique et politique. Un président souverain et fort, s'il est au pouvoir, peut appliquer les textes constitutionnels comme il le faut, servir les objectifs nationaux et réaliser l'intérêt supérieur général du Liban.
De l'Etat et de l'entité
Chers Libanais...
Le Liban traverse la phase la plus dangereuse de son histoire contemporaine ; l'Etat et l'entité demeurent asservis par des attaques directes et continues. L'Etat ne tolère aucun partage du pouvoir ni de prise de décision, l'Etat n'accepte pas que l'on paralyse ses institutions et que l'on ébranle ses fondements. L'Etat refuse tout ce qui sape son équilibre, viole son Pacte (de 1943) et menace sa vie commune.
Partant de là, je tiens à vous adresser ces questions :
Êtes-vous satisfaits de la situation misérable dans laquelle se trouve le Liban ?
Êtes-vous rassurés quant au sort de votre Etat, de votre présent et de votre avenir ?
N'avez-vous pas des doutes sérieux au sujet des plans ourdis en public et en privé ? N'éprouvez-vous pas une profonde anxiété ? N'êtes-vous pas inquiets de ce que vous cache l'avenir ?
L'Etat et son pouvoir ainsi que la société ne vous préoccupent-ils pas ?
Qui d'entre vous ne ressent pas le désespoir et la colère des jeunes libanais ? Qui d'entre vous n'est pas conscient que les jeunes recourent sans cesse à l'émigration tantôt pour trouver un emploi et tantôt pour échapper à la situation politique et sécuritaire précaire ?
Chers Libanais...
La crise actuelle nous amène à dire que les actions de certains, consciemment ou inconsciemment, ébranlent les fondements de l'État, menacent l'entité libanaise et changent le visage radieux du Liban.
Le Liban que nous connaissons est en train de changer vers le pire, et de disparaître progressivement.
Le Liban que nous connaissons est comme une bougie dont la flamme vacille graduellement sans se ranimer ; nous craignons le jour où elle s'éteindrait et le Liban serait alors enveloppé d'obscurité. Si la situation actuelle perdure et si nous ne changeons pas notre façon de la gérer, le Liban de nos rêves ne sera qu'une illusion ou un mirage.
Le Liban aujourd'hui n'est ni maitre de sa volonté ni de ses décisions. L’État est démantelé et paralysé et il est sur le point de se transformer en un État défaillant.
La responsabilité nationale nous oblige à nous unir tous, aujourd'hui, pour briser la peur, pour nous libérer de l'angoisse et pour sortir du chaos afin de sauver la République. Ainsi, pourrons-nous remporter la victoire de l'État souverain sur le pseudo état.
Du recouvrement de la prise de décision
Chers Libanais...
La mainmise continue qui hypothèque le pouvoir de décision de l'État doit être contestée et il faut lui trouver une solution radicale pour que cette situation ne soit pas un fait accompli affectant le présent et l'avenir du Liban.
Le grand défi que je vise à relever en posant ma candidature pour l'élection présidentielle est d'appliquer la Constitution et de veiller au respect des lois afin de permettre à l'État de recouvrer son pouvoir de décision et d'assurer le retour du mini-état dans le giron de l'État !
Régler les problèmes de l'État ne se réalise pas par de simples souhaits et déclarations, mais par la prise de décisions et leur mise en application. L'État dispose des outils exécutifs pour traduire ses aspirations en décisions procédurales afin que tous les citoyens jouissent de leurs droits naturels et politiques, sans craintes ni hésitation, et sans répression ni intimidation.
L'État est dignité, et la dignité de l'État découle de la dignité de la présidence.
La présidence de la République est le point de départ pour reprendre le contrôle de l’État depuis le sommet jusqu'à la base de la pyramide. Elle constitue le point focal pour redresser la situation exacerbée par les défaillances, les pratiques erronées, et le déséquilibre.
Des constantes nationales
Chers Libanais...
Nous traversons une phase qui n'admet pas des demi-solutions, des demi-positions, ni des demi-présidents.
Le slogan de la «modération» s'est transformé en position partiale mortelle engendrant une politique d'ambigüité, une politique marquée par le manque de décision et de positionnement.
Le réalisme politique célébré par certains s'est transformé en situation de soumission, de reddition et de coexistence amère avec ce statu quo.
Partant de là, l'intégrité de la vie politique nationale ne peut être assurée que par la reconnaissance claire des constantes indiscutables. Cette reconnaissance a constitué l'essence de la Déclaration de Baabda et de la charte nationale de Bkerké, y compris :
L'indépendance du Liban au sein d'un État libre et fort qui impose sa souveraineté uniquement par ses institutions légitimes ; le respect de la Constitution dans son esprit comme dans sa lettre, en tenant à l'appliquer sans concession, ni division sectaire, ni tergiversation, quelles que soient les justifications ; la neutralité du Liban pour préserver l'État des menaces d'extension au Liban des guerres et conflits, tout en insistant sur l'importance de soutenir le monde arabe et international dans la défense des causes humanitaires et politiques justes, dont notamment la cause palestinienne.
De l'accord de Taëf
Chers Libanais...
Nous sommes confrontés aujourd'hui à un défi d'identité. Cela nous pousse davantage à adhérer à l'accord de Taëf en tant que cadre politique capable de concrétiser l'esprit du Pacte (de 1943), de promouvoir le concept de la vie politique constitutionnelle, d'atteindre l'équilibre national et de restaurer la République. Cela ne peut se réaliser que si l'on comble les lacunes de l'application de cet accord à la lumière de l'expérience et de la pratique exercée durant la période précédente, puisque ces lacunes ont nui à l’État, au fonctionnement, à la productivité et à la stabilité des institutions, et en particulier la présidence et la loi électorale. Œuvrons ensemble pour combler ces lacunes concernant la présidence de la République et la nouvelle loi pour les élections législatives prévues après l'élection présidentielle.
La loi électorale optimale à laquelle nous aspirons est celle qui assure en même temps l'équilibre entre le maintien de la coexistence et la réalisation d'une bonne représentativité au niveau national pour rétablir l'équilibre requis.
Les lois électorales faussées et fragmentées ont poussé à la marginalisation de larges catégories libanaises, et elles ont conduit à attiser le fanatisme confessionnel et religieux.
De l'État et de l'exclusivité de l'usage des armes
Chers Libanais...
Présenter ma candidature à la présidence de la République découle d'une conviction personnelle de la nécessité d'honorer les nobles sacrifices qui ont été consentis auparavant et qui continuent de l'être encore aujourd'hui par les Libanais, quelles que soient leurs affiliations, afin de parvenir à un pays invincible qui puisse garantir une vie décente et libre à son peuple.
Cette candidature est une humble tentative de raccourcir la voie vers le calvaire longtemps enduré par le peuple libanais. C'est le prix qu'il paie pour son adhésion à l'indépendance, à la liberté et à la souveraineté afin de réaliser complètement les objectifs nationaux escomptés.
Préserver le Liban nécessite d'imposer le concept de l'État ; ainsi, toutes les catégories du peuple libanais doivent-elles respecter l'État, reconnaître la suprématie de la Constitution, respecter les lois et se conformer aux exigences de l'établissement de l'État. Aucun pays n'acceptera de partager son pouvoir et la prise de décision avec un parti ou un mouvement politique ; aucun pays n'acceptera que sa prise de décision soit soumise à l'autorité et l'influence d'un certain groupe. Par conséquent, nous ne ferons pas preuve de clémence ni d'indulgence pour ce qui a trait à « l'exclusivité de l'usage des armes » par l'État libanais et sous son commandement.
Nous aspirons à un État capable de préserver son territoire et son identité nationale, de sorte qu'aucun citoyen libanais ne se sente étranger sur sa propre terre.
Nous voulons un État qui protège son peuple et qui impose le respect de l'ordre, pour que la stabilité, la sécurité et la tranquillité prévalent.
Nous voulons un État qui respecte son peuple, qui lui assure une justice sociale et qui veille sur sa dignité.
Nous voulons un État qui préserve sa jeunesse et qui lui donne toutes les raisons d'espérer, de rester et de résister, et non un État qui exporte les compétences et le génie, et qui importe les fardeaux et les problèmes.
Nous voulons un État équilibré et exhaustif dans ses institutions et ses performances et surtout en termes d'efficacité, de transparence et de lutte contre la corruption.
Du système judiciaire
Chers Libanais...
Afin de réaliser tout ce qui précède, nous devons d'abord passer par le système judiciaire. Aucun État n'est viable sans son système judiciaire ; l'économie, les affaires, la sécurité, et la tranquillité ne peuvent exister sans un système judiciaire.
Notre système judiciaire est déficient.
Les lois ont été initialement rédigées pour faciliter la vie des citoyens, et non pas pour l'entraver. Mais ce n'est pas le cas au Liban. La tergiversation dans l'action de la Justice a eu un impact négatif sur l'ensemble de la vie politique, économique et sociale des Libanais.
Les changements subis par le système commercial et financier au cours des dernières décennies nécessitent la révision des procédures appliquées au Liban, et la mise en œuvre de réformes radicales du système judiciaire libanais.
La suspension des droits contestés depuis des années, et dans certains cas depuis des décennies, en attendant les jugements définitifs, diminue la valeur, pour ne pas dire dévalorise ce droit. Cela a également des retombées négatives sur le cycle économique national ; cela sape la confiance des citoyens en leurs lois et en la nécessité de se référer à un tribunal en premier lieu.
Notre vision de la réforme du système judiciaire au Liban se base principalement sur les éléments suivants :
- Une forte augmentation du nombre de juges.
- La révision des périodes des procédures judiciaires au Liban.
- la révision des moyens de notification.
En outre, je ne serai pas clément en m'opposant à la corruption et au clientélisme de certains juges ; au contraire, je vais oeuvrer main dans la main avec le gouvernement et les administrations compétentes pour les dévoiler et les traduire immédiatement devant l'inspection et l'instance compétente.
Pour aboutir à une réforme réelle du système judiciaire, il faut s'attaquer à deux questions essentielles : la peine de mort, et la situation des prisons au Liban.
De la peine de mort
La vie de l'homme est un don de Dieu. Par conséquent, il est inacceptable de punir un crime en imposant une sanction qui s'élève au rang de la criminalité, même si les motifs et les justifications de cette sanction sont fondés. De là, le Liban doit s'engager pleinement à l'abolition de la peine de mort, conformément à la charte de l'ONU et à la Déclaration universelle des droits de l'homme.
Du dossier des prisons
Aborder la question des sanctions et leur exécution, pose automatiquement la question des prisons au Liban.
La peine dans les prisons a des objectifs clairs, à savoir dissuader les criminels et les réhabiliter afin de les libérer ultérieurement et les intégrer dans la société. Mais les prisons au Liban se sont transformées en un foyer de criminalité, d'homosexualité, de terrorisme et de trafic de drogue. Ainsi, nous devons nous empresser à élaborer des plans et des stratégies pour régler cette question chronique.
Des institutions sécuritaires et militaires
Chers Libanais ...
Les institutions militaires et sécuritaires sont la base de la sécurité et de la stabilité au Liban.
Il est vrai que le rôle de ces institutions a été entravé, encadré ou limité à une certaine direction à l'époque de la tutelle, pour être au service des renseignements syriens et de ceux qui gravitaient dans leur orbite, mais la libération et l'indépendance du Liban en 2005 n'ont pas permis à ces institutions de rejouer leur rôle indépendant national. Elles portent toujours en elles les résidus de l'ère de la tutelle, et continuent à poursuivre l'approche tracée auparavant, comme si de rien n'était.
Est-il concevable que les détails de toutes les opérations visant un certain groupe aient été révélés - ce qui s'avère bon et nécessaire - tandis que les opérations et les attentats visant l'autre groupe, comme la tentative d'assassinat de Marwan Hamadé, l'assassinat de Rafic Hariri et de Mohammed Shatah et d'autres, ont été ignorés et camouflés sans pour autant révélé aucun indice, autre ceux révélés pas les enquêtes internationales?
Il est nécessaire, aujourd'hui, de purger certains appareils sécuritaires et militaires, et de les remettre sur la voie nationale juste et équilibrée afin qu'ils puissent assurer la sécurité et la protection du Liban et de tous les Libanais, sans distinction ou discrimination.
De l'économie et de la réforme politique
J'aboutis à la situation économique qui s'est détériorée de façon alarmante au cours des trois dernières années. Cela requiert de notre part de nous arrêter sur ce point et d'élaborer une vision claire pour mettre fin à cette détérioration et pour relancer notre économie nationale.
La première étape de toute réforme économique est le rétablissement de la sécurité, de la stabilité et de la régularité dans le travail des institutions constitutionnelles. Sans réforme politique il n'y aura pas de réforme ni de développement économique ; il n'y aura pas de protection sociale ni de stabilité financière durable sans la restitution totale de tous les éléments de souveraineté nationale. Rendre à l'État sa dignité s'est lui rendre la confiance. Sans doute, la confiance est la pierre angulaire de tout développement économique et réforme sociale.
Le premier défi qui se pose à nous aujourd'hui est de relancer le cycle de croissance et de créer des emplois pour canaliser les énergies de la jeunesse libanaise et arrêter le flux d'émigration. C'est le seul moyen de se débarrasser des fléaux du chômage et de la pauvreté.
La croissance est le moyen le plus efficace pour financer les services sociaux nécessaires en vue d'une vie digne. Elle est également l'ultime solution pour le problème de la dette publique. La chose la plus dangereuse dans la situation actuelle réside dans l'augmentation de la dette à un rythme plus rapide que la croissance économique, et ce pour la troisième année consécutive.
Ainsi, afin de relancer le cycle de croissance, de promouvoir la production et de créer des emplois qualitatifs et quantitatifs, il faut s'investir tout d'abord dans l'infrastructure à travers les mécanismes du partenariat entre les secteurs public et privé. Cependant, ce partenariat doit être activé car il sombrait dans un état de stagnation dans tous les secteurs et il doit s'accompagner d'une activation des organismes de réglementation des différents secteurs. Il faut signaler que ces organismes constituent une garantie pour la continuité du travail, et représente une solution au changement des ministres qui entraine le changement des politiques générales et des orientations stratégiques.
De l'électricité et des télécommunications
Le partenariat susmentionné peut-être appliqué premièrement dans le secteur de l'énergie qui attend depuis longtemps d'être réformé. Le secteur de l'électricité accable l'Etat et cause 40 à 60% du déficit budgétaire.
Ce partenariat peut se manifester ensuite dans le secteur des télécommunications qui constitue dans le monde d'aujourd'hui, le monde de l'économie de la connaissance, la première locomotive de la croissance.
Les organes de réglementation et le partenariat entre les secteurs public et privé sont la pierre angulaire de la réforme dans tous les ministères de Services. Il faut accélérer le processus de l'édification d'un système qui correspond aux exigences de la croissance, et qui contribue à contrôler les dépenses et à améliorer le niveau des services offerts aux citoyens. Ce système permet également de réduire les tarifs que les citoyens paient au lieu de continuer à gaspiller l'argent public - et ce pour épargner aux générations futures des dettes colossales qu'elles ne peuvent rembourser, et pour éviter d'offrir des services de mauvaise qualité, comme c'est le cas maintenant.
Des marchés financiers
En outre, parler du partenariat requiert le développement des marchés financiers. C'est une réforme structurelle essentielle pour la répartition des risques, le développement des entreprises et l'augmentation de la productivité des projets d'infrastructure. De même, c'est la meilleure façon de tirer parti des capacités et de l'énergie de la diaspora libanaise afin de l'employer au service de l'économie nationale et de la stabilité sociale.
Des lois commerciales
Il est devenu nécessaire d'accélérer la modernisation du Code de Commerce et des lois relatives à l'établissement, le fonctionnement, la liquidation, et la relation des entreprises avec le secteur public, notamment au niveau de la législation fiscale et de la loi et des règlements de la sécurité sociale. Tant que les opérations bureaucratiques seront complexes et coûteuses, tant que l'imposition des taxes et des impôts sera arbitraire et tant que la corruption sera répandue dans les départements des institutions publiques, il n'y aura pas d'entreprises, et par la suite aucune opportunité de travail, aucun emploi ; ainsi, les employeurs n'auront aucune raison de légaliser la situation de leur entreprise ni de leurs travailleurs.
Du pétrole et du gaz
Passons au secteur du pétrole et du gaz. Cette richesse récemment découverte constitue une bénédiction pour l'économie libanaise. Afin de ne pas transformer cette bénédiction en malédiction au cas où elle est soumise aux quotas et au clientélisme, je suis sincèrement déterminé à la protéger de toutes mes forces. Je protègerai cette richesse en adoptant les meilleures normes de transparence et les règles de bonne gouvernance, que ce soit au niveau de la conclusion des contrats avec les sociétés minières, au niveau de la mise en place du fonds fiduciaire pour les revenus du secteur ou au niveau de la garantie de l'indépendance du secteur, de manière à l'éloigner à tout prix des pressions politiques.
Du tourisme
Chers Libanais...
Si le pétrole et le gaz sont une richesse encore enterrée, la surface du sol libanais regorge d'une richesse aussi importante qui est le tourisme. Nous n'avons pas beaucoup bénéficié de ce secteur pour des raisons politiques et sécuritaires connues. Malgré les restrictions imposées au secteur du tourisme ainsi qu'à la plupart des secteurs productifs, ce secteur contribue à 18 % de notre revenu national et absorbe une proportion similaire de notre main-d'œuvre. Alors qu'en serait-il si les conditions étaient adéquates, favorisant ainsi le développement du secteur ? Aujourd'hui, le tourisme s'est élargi pour inclure le tourisme religieux, le tourisme d'affaires, le tourisme médical et le tourisme écologique. Dans chacun de ces domaines, le Liban jouit de bénéfices avantageux. La mise en place d'un organisme national chargé d'organiser les conférences économiques, scientifiques et culturelles à l'échelle arabe et internationale est une des idées constructives qui contribue à placer le Liban en tête de liste des pays touristiques sur la carte du tourisme mondial.
De la création de zones franches et de l'activation des aéroports et des ports
Afin de stimuler la croissance tout en se basant sur la localisation géographique du Liban et sur son experience, notamment dans le secteur des services et de l'industrie, il est nécessaire de créer des zones franches dans plusieurs emplacements au Liban, sur la côte comme dans la vallée de la Békaa. Ces zones contribuent à absorber notre main-d'œuvre et à augmenter nos exportations. La création de ces zones franches nécessite une importante législation ainsi que la réhabilitation des infrastructures. Je cite à titre d'exemple la possibilité d'établir une zone de libre-échange dans le centre de la Békaa reliant la région au Hijaz, l'établissement d'une autre zone spécialisée dans l'industrie des technologies de l'information dans les régions montagneuses, ou l'établissement d'autres zones spécialisées dans l'industrie du pétrole et du gaz et de leurs dérivés sur la côte. Il ne faut pas oublier le besoin de rouvrir, de développer et d'utiliser les aéroports de Koleiat, de Hamat et de Ryak. Ils jouent en effet un rôle primordial dans le développement de l'agriculture et de l'économie libanaise en général puisqu'ils assurent la vente des produits et l'accès aux marchés étrangers. Nous ne pouvons pas aujourd'hui, dans un monde où règne la mondialisation et la communication, restreindre le Liban et l'ensemble de son économie à un seul aéroport. N'oublions pas également le développement des ports libanais, tels que, par exemple, les ports touristiques de Jounieh et de Tyr, qui fonctionnent de nouveau, chacun selon ses caractéristiques conformément aux mécanismes du partenariat entre les secteurs public et privé. Chacun de ces ports répartis sur le territoire libanais constitue un pilier de l'économie nationale favorisant sa croissance à travers le développement équilibré de l'économie et de tous les secteurs dans toutes les régions libanaises.
De la décentralisation administrative
Dans le cadre d'un développement équilibré, il est nécessaire d'approuver le projet-loi sur la décentralisation administrative qui a été préparé par un comité spécial formé par le président Michel Sleiman. Ce projet est bénéfique notamment en ce qui concerne l'autonomie administrative et financière des conseils locaux élus. Il est grand temps d'appliquer la décentralisation administrative conformément à l'Accord de Taëf afin de stimuler le développement local comme en témoigne l'expérience de plusieurs pays dans le monde.
De la santé
Le temps est venu d'entamer une vraie révolution dans le secteur de la santé à travers l'application d'un système d'assurance maladie obligatoire pour tous les citoyens libanais. Ceci aura lieu en généralisant la carte de santé pour tous les citoyens. Ainsi, le coût sera réduit et le service sera accessible à la grande majorité du peuple, à condition que l'Etat se charge de financer les cartes pour les personnes non aisées. C'est un changement radical qui assure non seulement l'assurance médicale pour tous les Libanais, mais aussi l'ouverture d'un nouvel horizon au niveau de la coopération totale avec les compagnies d'assurances du secteur privé. Cela stimule l'économie, fournit les services médicaux au coût le plus bas, et épargne à l'Etat tout le gaspillage actuel dans ce secteur.
De l'éducation
Le secteur de l'éducation a besoin d'une révision globale vu son importance à plusieurs niveaux.
La société de demain n'est que le reflet de la réalité de la jeunesse d'aujourd'hui, de son éducation et de ses connaissances. Le Liban souffre d'une grande disparité entre l'éducation du secteur privé et celle du secteur public en dépit de l'énorme budget consacré par l'État à l'éducation.
La vraie solution réside dans l'adoption de carte de l'éducation accordée par l'État à chaque jeune; elle pourra lui permettre l'accès à n'importe quelle école ou université selon son choix. La restructuration des dépenses de l'éducation de cette façon contribue à rationaliser les dépenses, à bénéficier de l'expertise du secteur privé et à engendrer une concurrence positive entre les établissements d'enseignement, ce qui se reflète sur l'amélioration du niveau de l'éducation et la réduction du gaspillage dans la facture de l'éducation.
De la Gouvernance et la lutte contre la corruption
Les politiques de développement et les programmes de consolidation de la sécurité sociale doivent être associés à des réformes radicales en termes de lutte contre la corruption. La corruption est une maladie chronique répandue dans la plupart des ministères et des institutions de l'État, dans le cadastre, comme dans les départements financiers, dans les douanes et dans d'autres institutions. La corruption prend plusieurs forms, par exemple les pots de vin, les transactions et les contrats illégaux, la dissimulation des documents officiels, allant meme jusqu'à la falsification de documents juridiques et autres.
Les administrations ont été établies pour servir les citoyens et faciliter leur vie. Le personnel administratif ne doit en aucun cas prendre le citoyen en otage et se livrer à l'extorsion, la fraude ou au favoritisme dans le but de recevoir un pot-de-vin ou de faire passer une transaction illégale.
C'est en fait la situation à l'intérieur des administrations libanaises qui pose problème. Cela nécessite la réactivation des organismes de contrôle et de l'Inspection dans tous les établissements de l'État pour lutter contre la corruption, surveiller le travail des fonctionnaires publics et s'assurer qu'ils exercent leurs fonctions en respectant la loi afin de récompenser les personnes compétentes et dynamiques, et punir les contrevenants, les corrompus et les négligents. Il faut même les déférer devant les conseils de discipline ou les autorités judiciaires compétentes.
Du contrôle des ressources
La réduction des dépenses publiques et du déficit, qui a atteint récemment des niveaux alarmants dépassant toutes les normes acceptées mondialement, est une question de vie ou de mort. Tout le monde est conscient des risques engendrés par l'augmentation de la dette publique au niveau de la stabilité monétaire et financière.
Je tiens à signaler dans ce domaine qu'il y a des lacunes à combler, car cela engendre le gaspillage de l'argent public et nuit non seulement à la sécurité et à l'économie, mais aussi à l'image du Liban et des Libanais à l'étranger. Je pense ici à la situation chaotique et à la négligence sur tous les passages frontaliers, aériens, maritimes ou terrestres. Cela a ouvert la voie à une économie affluente qui se développe comme un virus dans le corps de l'économie nationale, et qui va la détruire à long terme.
Je n'accepterais pas le statu quo et je prendrai, dès le premier instant, toutes les mesures nécessaires pour corriger ces distorsions qui tuent. Les législations douanières seront mises en œuvre et les taxes seront payées pas tous les citoyens sans exception, civile, militaire ou religieuse. Je vais tenir à appliquer ceci même s'il faut annuler des décrets et adopter d'autres, même si cela exige un changement complet dans la structure des ministères et au niveau des personnes chargées des frontières, des douanes, des forces de sécurité intérieure, et au sein de l'armée libanaise.
Je n'accepterai pas le gaspillage des ressources dans la République. Ceux qui ont coutume de commettre des actes illicites ont deux choix : s'habituer de nouveau aux actes licites ou partir.
De la mécanisation administrative
Afin de faciliter les procédures administratives pour les citoyens et les entreprises, afin de réduire la corruption et de lutter contre la bureaucratie, il est nécessaire d'accélérer la mise en œuvre des logiciels d'automatisation de la gestion et de l'adoption du guichet électronique qui sera le pilier du projet du gouvernement électronique, qui nécessite une restructuration complète du travail dans le but de le simplifier et de raccourcir les délais.
De l'environnement
Comme nous avons mentionné la croissance, il faudrait relever que nous aspirons à une croissance durable qui ne vit pas au détriment de la richesse naturelle du Liban : de ses vallées, de ses montagnes, de son air et de son eau. Aujourd'hui, nous sommes confrontés à beaucoup de problèmes environnementaux, notamment la pollution de l'air et de l'eau, la crise de la gestion des déchets, et la régression des espaces verts. Nombreux sont les programmes et les idées réformistes dans ce domaine. Nous avons besoin d'un mécanisme pour prendre les décisions adéquates et trouver les ressources appropriées, et c'est ce que je vais faire immédiatement.
De l'agriculture et du développement rural
Un des défis auxquels nous sommes confrontés est celui de maintenir et développer notre communauté rurale de manière durable. L'agriculture nationale joue un rôle important à cet égard. Nous importons 80 % de nos besoins alimentaires. Cela est inacceptable dans un pays comme le Liban, essentiellement agricole. D'autre part, le secteur souffre de la diminution des marchés pour vendre sa production. Sur ce plan, nous avons proposé de créer des zones franches, de réhabiliter les aéroports, de réduire le coût de l'électricité, de développer les marchés financiers et l'infrastructure, et de faciliter les services administratifs. Toutes ces propositions faciliteront la vente de la production et l'ouverture de nouveaux marchés. Elles constituent également un stimulus pour améliorer les produits pour qu'ils soient conformes aux normes internationales de l'importation et de l'exportation.
De la diaspora libanaise
La diaspora libanaise est une partie intégrante de la population libanaise. Je n'entrerai pas dans les détails qui sont nombreux, mais je suis déterminé à relancer l'idée de créer un ministère indépendant pour la diaspora, car il est le seul capable d'assurer le suivi des affaires de la diaspora et veiller à ce qu'elles soient achevées comme nous le souhaitons.
Des droits des femmes
Je ne terminerai pas avant de dire que notre engagement envers les droits des femmes fait partie de notre engagement envers une civilisation fondée sur les droits de l'homme. Je ne vais pas surenchérir à ce propos. Récemment, la société a témoigné d'une campagne de sensibilisation et une volonté de défendre les femmes lorsqu'elles sont exposées à la violence et à la discrimination.
Au-delà de cela, je m'engage à réviser toutes les lois qui affectent les droits des femmes ou qui limitent leurs ambitions. Ces lois seront modifiées pour que la femme libanaise jouisse de ses droits comme dans toutes les sociétés civilisées.
Du printemps arabe
Lorsque toutes les réformes seront mises en place, le Liban s'élèvera au rang des pays développés. Le Liban ainsi sera un exemple pour le monde arabe dont il fait partie et au sein duquel il joue un rôle important.
La place historique et géographique du Liban nécessite que le Liban prenne une position claire vis-à-vis des développements régionaux et internationaux, notamment le printemps arabe, sans pour autant contredire le principe de neutralité. À la lumière des expériences et des convictions accumulées, je soutiens le Printemps arabe en tant que mouvement transfrontalier de libération contre les dictatures et les régimes autoritaires, malgré les revers et les pièges dont souffre ce Printemps, et bien que parfois il dévie des concepts de la révolution qui sont en faveur de la justice et de la liberté.
Dans ce contexte, je condamne fermement le fondamentalisme sous toutes ses formes, le takfirisme et l'extrémisme. Je considère qu'ils représentent l'autre face de l'injustice et de la tyrannie et je me défendrai sans relâche contre cette face, vu son danger et son caractère terroriste.
De la situation syrienne
Le drame subi par la Syrie et par les Syriens confirme de plus en plus que la situation ne s'améliorera que si l'on jette les bases d'un nouveau système qui reposerait sur les règles de la démocratie pour préserver la diversité. Toute solution en dehors de ce cadre exposera la Syrie à des bouleversements perpétuels. Toute solution doit assurer le retour total des réfugiés syriens dans leur pays d'origine ; en effet, cela représente une priorité pour le Liban, il ne faut pas tergiverser sur ce point en dépit de la grande compassion et des considérations d'ordre humanitaire.
De la cause palestinienne
Nous soutenons ardemment les efforts déployés par l'autorité palestinienne pour aboutir à un règlement final en se basant sur l'Initiative de paix arabe adoptée par le sommet arabe tenu à Beyrouth en 2002.
A cette occasion, nous réitérons notre attachement au droit au retour des réfugiés palestiniens, et nous refusons leur naturalisation au Liban, quels que soient les prétextes.
Des légitimités arabes et internationales et les fermes de Chebaa
Concernant la relation avec les légitimités arabes et internationales, il faut noter que le président est tenu de respecter la légitimité international, conformément à la Constitution. Dans ce contexte, se dérober ou manquer aux obligations de la légitimité arabe et internationale représentée par les résolutions du Conseil de Sécurité de l'ONU, menacerait le Liban. Cela le rend vulnérable aux secousses ; il pourrait être poursuivi pour négligence et il peut risquer des sanctions. Il faut également souligner le soutien total au Tribunal spécial pour le Liban à caractère international qui cherche à établir la vérité et la justice. Il est grand temps de mettre fin au phénomène des assassinats politiques et de l'impunité.
Les faits ont prouvé que l'exécution des résolutions internationales est inévitable, quels que soient les obstacles. Je respecte et j'adhère aux résolutions internationales qui ont trait au Liban, en particulier les résolutions 1559, 1680 et 1701. Dans ce contexte, il faut appliquer le droit international concernant le tracé et la démarcation de la frontière avec la Syrie ainsi que le règlement de la question des fermes de Chebaa et des collines de Kfarchouba.
Par conséquent, je vais demander au gouvernement syrien légitime de signer un rapport conjoint en vertu duquel il reconnait que les fermes de Chebaa sont libanaises. Ainsi, ce rapport sera envoyé à l'ONU afin de confirmer cette démarche à l'échelle internationale et d'imposer le retrait israélien de la région.
De la défense du Liban
L'État libanais est le seul responsable de la protection du Liban et des Libanais et de la riposte aux attaques israéliennes de toutes sortes. Je ne vais accepter en aucune façon la mainmise sur la prise de décision de l'État dans ce domaine, ni en temps de guerre ni en temps de paix. L'État ne puise pas uniquement sa force de son armée et ses forces sécuritaires, mais de sa prise de décision légitime et du soutien du peuple libanais ainsi que du monde arabe et de la communauté internationale.
Libanaises et Libanais,
Vu que j'aspire à un pays et à un État et que je présente un projet et un rêve...
Vu que nous avons tous besoin d'un État qui protège ses citoyens et veille sur eux ...
Pour que le pays et l'État survivent...
Pour que vous puissiez avec vos enfants jouir d'un avenir meilleur ...
Et pour que la présidence soit l'antithèse de la mésestime, de la faiblesse et de la lassitude...
J'aspire, par une vraie élection présidentielle démocratique tant attendee, à restaurer la confiance des Libanais dans le Liban et à les inciter à reprendre confiance en eux-mêmes et en leur capacité de sauver le Liban s'ils agissent en faisant prevue de solidarité, sans exclure quiconque.
J'aspire, par une vraie élection présidentielle démocratique tant attendee, à restaurer la confiance des Libanais dans le Liban et à les inciter à reprendre confiance en eux-mêmes et en leur capacité de sauver le Liban s'ils agissent en faisant prevue de solidarité, sans exclure quiconque.
Nous avons tous subi les ravages de la guerre, les tragédies du régime de tutelle et l'hégémonie des armes. Je sais et je ressens ce que vous ressentez, et plus.
Je suis de ceux qui ont été entrainés dans une guerre alors que j'étais encore étudiant ; quand il a fallu défendre la terre et le peuple, nous nous sommes opposés avec ténacité et détermination à l'occupation et à la tutelle, allant jusqu'à la mort et la détention... pour répondre à l'appel de la liberté. Nos frères ont défendu le Sud, où ils sont nés et ont vécu jusqu'à la mort et la détention dans les prisons israéliennes... et ils ont reconquis leur liberté.
Il se peut que le monde ne réalise pas vraiment ce que nous faisons ici aujourd'hui, mais il ne peut jamais oublier les actions de nos prédécesseurs : Bachir Gemayel, Kamal Joumblatt, l'Imam Moussa al-Sadr, René Moawad, Rafic Hariri jusqu'à Mohammed Shatah, qui était un ami très cher dont je n'oublierai jamais l'amitié ni le martyre.
Aujourd'hui, nous sommes ici ensemble pour dire que le Liban mérite le meilleur, qu'une présidence émanant de la Révolution du Cèdre et du rêve des martyrs ne peut que triompher ... et elle triomphera!
Vive le Liban!
source:OLJ du 16/04/2014
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